La forêt nourricière ou forêt comestible.

La forêt comestible, ou forêt nourricière, est un concept issue de la permaculture consistant a organiser différentes strates de végétaux dont une partie est comestible par les humains ou les animaux.

Qu’est ce qu’un jardin forêt comestible ?

Le jardin forêt est un écosystème à lui tout seul. Le but est de reproduire ce qu’il se passe dans une véritable forêt mais en substituant les essences habituellement rencontrées par d’autres possédant un intérêt culinaire, que ce soit les feuilles, les racines ou les fruits. Ainsi les chênes, les hêtres et autres épicéas sont remplacés par des châtaigniers, des pommiers, et des figuiers. Cependant, à la différence d’un verger, les arbres ne sont pas plantés en lignes, avec chaque espèce différenciée. Dans un jardin forêt comestible, il conviendra de mélanger au maximum les variétés, et de planter les étages plus ou moins coller. Ainsi, un framboisier peut se retrouver planté au pied d’un châtaignier.

La forêt est, et a toujours été, un lieu frais, où la vie se développe. Lorsqu’il pleut, l’eau de pluie ruisselle le long des troncs et des branches, et va mouiller le sol. Avec le couvert végétal, le sol n’est jamais visible, et en été, la canopée protège le sol des rayons brulants du soleil. L’humus reste ainsi humide plus longtemps et il n’y a pas besoin d’arrosage par l’homme. Les différentes espèces végétales en profitent bien et se développe plus facilement.

Lors de l’automne et de l’hiver, la perte du feuillage va faire un paillis naturel et composter au fur et à mesure du temps qui passe. Lorsqu’il sera totalement décomposé, il formera alors de l’humus, qui enrichit le sol et nourrira les arbres et arbustes environnant.

Cette planification forestière permet également de maintenir et développer la biodiversité : cette profusion de nourriture n’est pas utile qu’à l’homme, mais aussi aux oiseaux, aux gibiers et à leur prédateurs. De plus, l’homme devra éviter de trop intervenir dans ce lieu afin de laisser la nature faire et la prolifération arriver.

Quels arbres planter pour une future forêt comestible ?

Cette forêt est organisée en strate, ou étages. Au nombre de sept, ils définissent les diverses hauteurs des arbres et arbustes qui doivent être plantés.

Le système racinaire se développera en complément selon les arbres. Les plus grands arbres auront des racines plongeant plus profondément qu’un petit arbuste. Ils n’entrent donc pas en concurrence.

Quant au choix des variétés de végétaux, il est préférable de partir sur des plantes vivaces, ainsi que des plants rustiques.

La canopée : les grands arbres

un châtaignier dans un jardin forêt

Il s’agit des plus grands arbres qui seront plantés. Le but est de surmonter les autres et de fournir de l’ombre au plants plus petits.

Dans cette catégorie se trouvent les châtaigniers, les chênes, des sorbiers et certains amandiers. Ils fournissent des fruits à coques comestibles. Le noyer n’est pas forcément recommandé car il produit de la juglone qui perturbe les autres plantes. Cependant, s’il est planté seul, la pousse pourra quand même se faire.

La strate haute : les petits arbres

Dans la strate du dessous, nous retrouvons les arbres plus petits : ceux qui ont une taille de moins de 8m. Il s’agira essentiellement d’arbres fruitiers que nous connaissons et retrouvons dans nos vergers : des poiriers, des cerisier, des pommier, des pêchers, des figuiers et les amandiers de plus petite taille.

Des noisetiers complètent parfaitement cet étage et fournissent ainsi des oléagineux.

des fruitiers dans un jardin forêt comestible

La strate médiane : les arbustes

En descendant encore d’un étage, on retrouve des arbustes et autres petits fruits. C’est ainsi ici que se trouvent les framboisiers, les muriers, les cassissiers et groseillers. Il est également possible d’y adjoindre des arbustes floraux pour aider à la pollinisation. Des rosiers se plairont parfaitement dans cette configuration.

La strate basse : les herbacées

Au plus près du sol, se trouve la couche des herbacées. Il s’agit de plante ne dépassant pas les 50cm maximum.

Voici quelques exemples de plante de cet étage : Le plantain, le pissenlit, les orties, l’ail des ours. Vous pouvez également y planter des herbes mellifères comme la mélisse ou la violette. Elle vous seront bien utiles si vous souhaitez installer une ruche.

C’est aussi dans cette strate que l’on retrouve les champignons, extrêmement utiles pour aider à garder un sol vivant et bien décomposé.

Les plantes racines

Rien ne vous empêche de développer votre jardin forêt sous terre. Ainsi l’utilisation de légumes racines qui pousse en pleine terre tels que des carottes ou des betteraves sont en parfait adéquation avec cette utilisation. Cependant, ils s’agit de plantes annuelles qu’il faut replanter régulièrement. Ou il faut en laisser monter en graine sans les récolter pour qu’elles se replantent toutes seules. Il existe des plantes vivaces dans cette catégorie : les topinambours, la patate douce ou le manioc en font partie.

La couverture du sol

des fraisiers dans une forêt nourricière

Dans une forêt nourricière, le sol doit être visible au minimum, il faut donc planter un couvre-sol pour que les feuilles protège le sol du soleil et de l’érosion due à l’eau de pluie.

Les fraisiers se plaisent aisément en forêt et sont donc tout indiqués. Mais le trèfles, le muguet ou l’ail des ours sont également des couvre-sol adaptés à nos climats et au sol forestier.

Les plantes grimpantes et les lianes

Tous les étages ont été vu, et cette dernière strate est transverse : il s’agit des plantes grimpantes et autres lianes, qui ont besoin d’un tuteur ou d’un montant pour se tenir et monter vers la lumière.

Nous pouvons y trouver la plus célèbre des plantes grimpantes : la vigne. La vigne peut atteindre une taille allant jusqu’à 20m et peut s’accrocher aux branches et grimper sur un arbre. Vous devrez la guider au début de sa croissance afin d’être sur de la direction qu’elle prend.

Comment créer une forêt comestible?

Si vous souhaitez créer un jardin forêt comestible, il faudra sélectionner les variétés de plante adapté à votre sol et à votre région. Pensez à bien mélanger les variétés , même au sein d’une famille de plante : par exemple, plantez un pommier précoce et un pommier tardif. Cela vous permet d’étaler les récoltes. Vous n’êtes pas forcément disponible pour récolter des centaines de kilos de fruits à un instant T. avec des fruits arrivant à maturité à des dates différentes, vous n’y passerez qu’une heure par ci et par là. Vous pouvez également contrer l’alternance des récoltes : les fruitiers donnent des fruits en abondance une année sur deux. En plantant des arbres fruitiers variés, et sur deux ans, vous aurez des récoltes abondante sur un arbre durant la première année, et pourrez récolter sur l’arbre voisin l’année suivante. Enfin, en cas de soucis, maladie ou infestation d’insectes, tous les arbres ne seront pas touchés identiquement.

Quel espace pour une forêt nourricière ?

La question qui revient le plus souvent est : quel espace est nécessaire pour un jardin forêt comestible ?

Il n’y a pas de taille de parcelle maximum, si vous avez des hectares de terrains, vous pouvez y implanter votre forêt nourricière. La limite viendra alors plus de l’aspect pécunier. L’achat de centaine de plants reviens alors à une somme assez élevée.

Pour la taille minimum, il faut quand même avoir suffisamment d’espace pour planter quelques arbres. Dans la littérature associée, on y évoque souvent une limite basse de 1000m carrés.
Si vous n’avez pas cette surface, vous pouvez commencer par faire une haie rustique composée de plantes comestibles.

Si vous souhaitez aller plus loin, voici quelques idées de livre développant ce sujet :

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